Going Going Goa!

Par défaut

Le train de nuit de Mumbai à Goa arrive à la gare de Madgaon à 10h45. J’ai attrapé un « Delhi-belly » à Varanasi et il y a des meilleurs endroits pour avoir des soucis intestinaux que dans un train en Inde mais c’est mieux que dans un bus. Il faut donc que j’accepte de me poser quelques jours et me soigner. Dans le train je fais mes devoirs de lecture sur Goa dans le Routard (j’ai égaré mon Lonely Planet quelque part à Mumbai) et une fois que j’ai compris que les plages du nord sont plus boum-boum je décide de me diriger vers les plages du sud, qui sont plus calmes pour les vieilles croûtonnes comme moi.

Au cas où vous n’êtes pas au courant, Goa n’est pas une ville, mais un état – le plus petit de l’Inde. Il n’y a même pas une ville qui s’appelle Goa. L’état est surtout connu pour ses plages magnifiques qui longent la côte sur 150km. Et selon le Routard, il y en a pour tous les goûts. Patnem Beach dans l’extremité du Sud de Goa me parait bien, petite et calme. Pour y aller : deux heures de bus local de la gare. Ils disent 1h15 mais c’est bien deux heures avec la circulation et tous les arrêts.

Le bus est bondé a bloc de début à la fin et j’ai eu la chance d’être parmi les premiers a monter à bord et avoir une place assise. Trajet horriblement chaud, je ne sais pas comment ces braves gens supportent ça tous les jours. De temps en temps on entend du fond du bus un sifflement de doigts, comme pour appeler un taxi…mais ici c’est la signe que quelqu’un veut descendre…le bus s’arrete, mais pas longtemps. Je ne sais pas comment je vais faire pour descendre. Je sais siffler des doigts, mais franchement je ne me vois pas le faire ici. La jeune fille à côté de moi me fait signe quand c’est mon arrêt et là la lutte pour sortir du bus commence…je dois hurler, pousser et batailler (et probablement taper) afin que le chauffeur s’arrête et attende que je descende avec mes deux sacs. Disons que ce n’était pas une descente en élégance et je pense que mes cours de boxe-française m’ont aidés à tracer un chemin parmi le peuple.

La « petite » plage est magnifique. J’imaginais une crique, mais j’avais oublié, je suis en Inde et l’échelle de ce qui est grand et petit n’est pas la même qu’à Ibiza. En tout cas, si Patnem est petite, je ne peux qu’imaginer la taille et la beauté des plages plus connus au nord de Goa. Patnem reste encore très low-key et ça sent bien la fin de saison car la plage et les guesthouses sont quasi déserts. Je ne sais pas si c’est le cas des autres plages, mais ici la clientele est presque exclusivement anglais. Surtout depuis un mois, il parait. Je me pointe vers un qui s’appelle Home. Déjà le nom me plaît. Très joli déco simple blanc et bleu, nickel, dans mes prix, tenu par un couple d’anglais. Je m’y sens bien et c’est là que je vais me poser pour 3 nuits le temps de reposer mes intestins, manger des bananes et (essayer de) tracer une itinéraire.

En Inde, à peine arrivée dans une ville, il faut organiser sa sortie. Ça peut prendre beaucoup de temps s’il n’y a pas le Wifi, des coupures de Wifi (c’est le cas ici), et/ou les trains sont complets (idem bien sûre). Essayer de bouger pendant les vacances scolaires est très compliqué et je passe une journée d’énervement parce que je suis obligé de faire des écarts dans mon itinéraire. J’ai beau le tourner dans tous les sens, je suis obligée d’adapter mon planning et renoncer à Hampi et Mysore. La prochaine fois. Les plus organisés préparent les trajets en train des semaines à l’avance quand il y a les vacances scolaires…j’ai beau dire que ça enlève le fun, au moins ils ont les trains qu’ils veulent. Il y a bien sur une autre option, de monter dans les wagons qui sont libres de réservation, mais non…roots je veux bien, mais roots près de la surface, bobo-roots.

Je passe donc la première moitié de la premiere journée à organiser les jours qui suivent et la deuxième moitié sur la plage à pester toute seule dans ma tête. Je m’ennuie un peu ici et c’est vrai qu’encore une fois (l’autre c’était à Auroville), ici j’ai n’ai pas l’impression d’être en Inde. Mais les crampes de mon Delhi-belly me rappellent à l’ordre. Pas bouger!

Le deuxième jour? Je n’en peux plus et je loue une voiture avec chauffeur pour aller visiter Gokarna, petite ville sur la coté plus au sud que Goa, dans l’état de Karnataka. Les routes de Goa sont bonnes et il faut 2 heures pour faire les 50km. Gokarna était bien noté dans les guides…petite ville balnéaire, mais aussi lieu de pèlerinage avec plein de temples dans le village qui est bien mignonne. Ils suggèrent même d’y rester. Bonne idée, je vais bouger d’ici. Je fais mon check-out et Julie la propriétaire anglaise me dit « Gokarna? Une journée oui mais pas plus. Je garde ta chambre, je suis sûre que tu reviendra. »

La route pour aller à Gokarna est très jolie, avec des hauteurs et collines. C’est agréable de quitter la plage où on pourrait être n’importe où dans le monde. On traverse des beaux paysages avec des très jolies vues sur la côte. Le village de Gokarna est assez jolie, un mélange entre les pèlerins et quelques européens avec des dreadlocks et même quelques déchets des années 60. Les temples sont jolis mais me sont fermées. Je n’ai pas encore compris pourquoi je peux visiter certines temples et pas d’autres. Je fais un petit tour vite fait du village mais le soleil cogne et j’ai envie de voir les guesthouses. Chercher les guesthouse, visiter les chambres, me fait toujours des petits frissons de plaisir…surtout quand on déniche des petites perles. Ce sont des « chez soi » pour une ou deux nuits uniquement, mais j’eprouve un reel plaisir à inspecter et m’approprier une chambre. Même la chambre numéro 11 si triste et moche au centre de Vipassana à Chennai était devenu un chez moi. Je pense que c’est pareil pour tout le monde.

Direction plage. Gokarna ça veut dire « oreille de vache » et la ville a son nom parce que la plage est en forme de lobe d’oreille….et comme Shiva est censé d’être sorti d’oreille d’une vache, ça vous donne une idée pourquoi le village reçoit autant de pèlerins.

À la plage, déception. Pas de jolis guesthouse, mais plutôt des gamins piercés et tatoués en train de fabriquer des colliers de perles et fumer avec des hippies qui ont vus des meilleurs jours. Julie avait raison, sympa certes, but not for me. Un petit tour et je m’en vais.

L’heure de la sieste dans la village de Gokarna…

;

Une des temples avec l’inévitable vache. Ah ces sacrées vaches qui se font respectées, nourries, dorlotées par tout le monde. Elles errent dans les rues et les ruelles, sur les trottoirs quand il y en a, devant les magasins et maisons, elles mangent les ordures, on les donnent les restes de midi, on les décorent avec des fleurs jaunes – mais fleurs jaunes aussi pour les vélos, les voitures, les temples, les cheveux des femmes, les panneaux, les dieux, les morts, et j’en passe – et elles se font enterrer quand elles meurent, pas brûlées comme le commun des mortels. Elles font ce qu’elles veulent elles, personne, jamais personne va les gronder, les pousser, et surtout (pour la plupart des Hindu) les manger. Être réincarner en vache en Inde est un bon plan.

On se lave avant d’entrer dans le temple.

Des visages dans un mini-bus. Le joie de vivre de ce peuple indien est une belle leçon de vie. Il ne faut pas grand chose pour leur faire sourire et ces petits moments de partage rendent les journées tellement plus belles et douces. Ils me confirment que notre bonheur (et malheur) est en nous et non pas a l’extérieur et que chacun(e) de nous a la possibilité de choisir d’être heureux…ou pas. Le Vipassana travail sur ca aussi. C’est une philosophie de vie si simple et nous restons dans la cercle de la négativité, la morosité et la « self-pity » en espérant que la réponse viendra de l’extérieur.

Sur le chemin de retour, j’ai traversé plusieurs villages où les femmes étaient dehors avec leurs jattes et pots pour attendre le livraison du camion d’eau. Cette photo est la seule que j’ai pu prendre faute d’avoir chargé la batterie, mais essayez d’agrandir la photo pour voir les visages et sourires magnifiques.

J’ai également assister (brièvement) à un mariage local. Des gens très simples, mais les deux mariés ressemblaient à un prince et princesse sortis d’un livre des comptes. Les fleurs, les couleurs et la musique étaient de rigueur, c’était splendide.

Ce soir je remonte vers Madgaon pour prendre un train à 19h direction Cochin (prononcer « Cotchine ») qui est dans l’état de Kerala. C’est un train lent, j’arriverai vers 10h demain matin et je suis « down-graded » dans la classe « sleeper »…pas de fenetres fermées (donc no air-con), pas de rideaux et 8 dans une compartment. Cest tout ce qu’il y avait de libre. Faut juste ésperer que le Delhi-belly ne m’accompagne pas cette fois…

À partir de Cochin je me suis donné 2 possibilités pour la suite complètement différents…

Une réponse "

  1. Bonjour,

    Puis-je vous proposer un partenariat internet ? Ayant pris connaissance de votre blog, j’ai constaté que nos deux sites exposent un même thème qui attire un même public. Voila pourquoi je me permets de vous contacter. Pouvez-vous me répondre sur mon adresse mail svp ?

    cordialement,
    Santatra 🙂

Laisser un commentaire